Par M.A. ROGEON, 200 pages, 1998
Un inventaire bryologique, assorti d’un atlas est présenté pour le département de la Charente. L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (I.N.S.E.E.) attribue à ce département le numéro 16. Conformément à un usage maintenant répandu, (16) dans ce travail désigne cette entité administrative ou son territoire. Ceci permet d’éviter la confusion avec le fleuve Charente dont, bien entendu, il sera également question. Quantitativement, l’essentiel des informations ayant permis de le réaliser provient de relevés systématiques effectués par mes soins de 1980 à 1997 à l’intérieur des carrés 5 km x 5 km du Réseau International U.T.M. tracés sur l’ensemble des cartes I.G.N. au 1/25000 et 1/50000 du département. Mais cet inventaire intègre également de nombreuses et importantes données, accumulées durant la période 1950-1980. effectuées par un petit nombre de sociétaires de la S.B.C.O. qui. profitant de la compétence et de l’autorité de R. B. PIERROTen matière de Bryologie, ont désiré s’investir dans cette discipline difficile à appréhender. Leurs recherches. effectuées au début, de manière individuelle ou informelle, par petits groupes de deux ou trois participants, furent par la suite plus ou moins programmées dans le calendrier des sorties organisées par la S.B.C.O. Des comptes rendus en ont résulté, publiés pour les plus importants dans les bulletins annuels de la S.B.C.O. En remontant dans le temps, trois importantes sources de données ont pu ètre exploitées: celles. publiées en 1924 par P. CHOUARD ; celles de M. GOFFINET, non publiées. se situant approximativement dans les années 1919-1922 ; celles enfin de M. WEILLER, sensiblement antérieures, non publiées également. En comparaison des recherches bryologiques déjà très avancées dans la seconde moitié du 19i’mc siècle dans les autres départements du Centre-Ouest et dans le très voisin département de la Haute-Vienne (87), le département (16) a longtemps fait figure ct”‘oublié”. A ce jour, le nombre des taxons spécifiques répertoriés dépasse sensiblement 400 ; les cartes présentées ont pour objet de donner d’un coup d’oeil une idée de leur abondance relative et de leur répartition. La totalité des mailles 5 km x 5 km a été visitée. Malheureusement. pour de nombreuses espèces banales, il apparaît d’emblée que la zone sud du département a été sous-prospectée. Ces lacunes sont dues à l’insuffisance du nombre des relevés dans des secteurs éloignés de mon domicile civraisien ; je le regrette vivement, car ces lacunes faussent les interprétations qu’un atlas bien documenté permet de développer. Mes collègues, bryologues amateurs comme moi, connaissent en effet la difficulté d’appréhender dans la nature ces végétaux de taille réduite que l’Évolution a voué au nanisme; la connaissance absolue de la Bryoflore d’un site aux biotopes multiples n’est jamais définitive malgré des visites répétées; ce d’autant plus que les communautés de muscinées évoluent constamment et rapidement, particulièrement les communautés terricoles. Je fonnule le souhait que les lacunes que présente cet atlas soient une incitation à ce que de futurs bryologues charentais complètent ces prospections et reportent leurs observations sur les cartes où chaque maille contient à dessein son numéro de code de localisation V.T.M.