Par M. KERGUELEN et F. PLONKA, 368 pages, 1989
L’identification des espèces de Festuca, du moins à l’intérieur de certains groupes (Fétuques à feuilles fines,.des séries de F. ovina L. et F. rubra L.) décourage beaucoup de botanistes. La variabilité est telle pour certains caractères qu’il semble quelquefois difficile d’établir des clefs avec des coupures nettes pour des données quantitatives. Des caractères qualitatifs, parfois mis en avant, ont souvent peu de valeur systématique: ainsi la pruinosité des limbes est un caractère constant chez plusieurs espèces; de nombreux taxons présentent toujours des limbes sans pruine; pour d’autres, il existe des mélanges d’individus pruineux ou non, à commencer par le véritable « F. glauca li et ce n’est là qu’un exemple! Il en est de même pour le caractère plus ou moins scabre, ou « glabre ou velu li de divers organes! Aucun auteur récent ne donne de clef très satisfaisante, pas plus MARKGRAF-DANNENBERG (1980) que l’un d’entre nous (KERGUÉLEN in JOVET & VILMORIN, 1979) … Des cllifs antérieures sont fort sommaires, par exemple BIDAULT (1972 : 120-121), M. BIDAULT & A HUON in GUINOCHET & VILMORIN (1978 : 926-937). Mais, selon l’adage, « la critique est aisée, mais l’art est difficile !! D’autres critères sont plus fiables, mais leur observation n’est pas facile, du moins sur le terrain : anatomie des sections foliaires, par exemple. Les difficultés d’identification sont évidemment variables selon les groupes de fétuques et sans doute au maximum chez les Festuca rubra s. lat. – voir par ex. DUBE & MORISSET (1987) pour des Festuca du Québec (Canada), STACE (1980) pour les Festuca des Iles Britanniques… mais les F. rubra de la flore française posent autant de problèmes! Cependant les récoltes se sont multipliées considérablement durant ces dernières décennies, avec des précisions sur les localités exactes, les données écologiques, biologiques et autres, comme les nombres chromosomiques. Nous avons pu corriger quelques indications de « Flora Europaea li – MARKGRAF-DANNENBERG (1980) – qui résultaient de l’observation probable d’un matériel peu abondant, ou même sans doute des diagnoses fournies par le descripteur sur la foi de l’observation d’~n échantillon unique. Il a été également nécessaire de corriger – KERGUÉLEN & PLONKA (1988a) quelques données de l’un d’entre nous (M.K. 1975b) en éliminant quelques taxons qui avaient été retenus « au bénéfice de l’inventaire li (et retenus par MARKGRAFDANNENBERG, 1980), mais qui se sont révélés douteux et probablement inexistants: par ex. F. indigesta subsp. molinieri, subsp. alleizettei et F. ochroleuca subsp. gracilior 1Nous avons de même supprimé ici de la flore française F. nevadensis et F. pseudotrichophylla. Ce travail essaye donc de pallier le manque relatif d’informations des flores usuelles et le manque d’illustrations de flores plus récentes, mais il voudrait se situer sur unsouvent les flores usuelles utilisent des noms comme « F. glauca «, « F. avma « ou « F. dUriuscula « dans des sens parfaitement incorrects, recouvrant de nombreux taxons bien différents ! N’oublions pas cependant que notre flore « festucéenne Il n’est sans doute ?as entièrement recensée, que plusieurs espèces Il critiques Il restent encore mystérieuses, faute de récoltes récentes et d’études des plantes vivantes. Sans nul doute il reste encore des nouveautés à décrire (que ce soit chez les fétuques ou d’autres groupes) ! L’un d’entre nous (M.K., 1987) a pu estimer à plus d’une centaine les espèces spontanées oubliées pour la flore de France dans la récente Il Flora Europaea Il ! Que dire de taxons du genre Festuca qui n’inspirent guère les botanistes !! En tout cas, il s’agit d’un groupe important de plantes qui, en général, ne sont pas rares ou en voie de disparition, qui font partie du paysage végétal et qui pourtant sont certainement «sous-collectées» !