Par Pierre COULOT et Philippe RABAUTE, A4, 520 pages, 2020
Après la publication fin 2013 du troisième puis fin 2016 du quatrième tome de la Monographie des Leguminosae de France, nous proposons aujourd’hui à nos lecteurs le deuxième volume, consacré à la tribu des Galegeae dans le sens large de son acceptation et à celle des Hedysareae, complété par le traitement de trois tribus plus réduites en France, les Robinieae, Sesbanieae et Thermopsideae. La monographie sera finalisée par l’édition du tome premier, qui clôturera un travail auquel nous aurons consacré une vingtaine d’années.
La tribu des Galegeae est considérée, depuis l’intrusion de la phylogénie moléculaire dans la botanique observationnelle, comme un concept artificiel, incontestablement polyphylétique, composé de plusieurs groupes d’espèces formant des clades qui sont, eux, monophylétiques. C’est la raison pour laquelle différents auteurs ont isolé, depuis une vingtaine d’années, quelques genres au sein des tribus des Coluteae et des Caraganae, et ont donc proposé des traitements très variables de la tribu des Galegeae. Le travail nomenclatural global de ce groupe nous semblait à finaliser, car il n’était fait que partiellement. En particulier, isoler le genre Galega et les réglisses au sein de tribus distinctes nous semblait s’imposer. Ainsi, cette vaste tribu historique de la systématique des Légumineuses correspond à une somme de petites tribus paucigénériques et devient, dans son sens strict, monogénérique. Parmi eux se trouve le genre le plus emblématique des Fabacées, Astragalus. Avec ses presque 3000 espèces, il résume à lui seul la complexité d’étude de cette famille, dont des représentants se trouvent dans une grande partie du Monde. Si le nombre d’espèces présentes dans notre dition est réduit, presque famélique au regard de la diversité du genre, nous avons proposé un traitement complet du genre préalable à celui des espèces françaises, afin que chacun puisse bien l’appréhender dans toute sa dimension. La tribu des Hedysareae, qui est particulièrement compacte, a connu quant à elle de profonds bouleversements nomenclaturaux dans la délimitation des genres la composant, suite à de nouvelles études phylogénétiques, la plupart publiées depuis une dizaine d’années. Nous semblant particulièrement corrélées aux éléments morphologiques, ces approches moléculaires nous ont amenés à intégrer toutes ces évolutions dans notre traitement, et en particulier à retenir le genre Sulla. De façon générale, ce volume conserve la logique qui a été la nôtre dans les tomes précédents, soit d’une part de traiter les espèces dans une approche large, sans retenir les variétés de faible robustesse nomenclaturale, et d’autre part de refondre systématiquement les approches taxonomiques classiques au regard des études phylogénétiques les plus récemment publiées, dès lors bien évidemment qu’elles sont corrélées par des synapomorphies.
L’iconographie reste un point auquel nous attachons une grande importance, et les images numérisées de plantes fraîches vous permettront, nous l’espérons, de faciliter votre travail d’identification.
Nous espérons que vous prendrez beaucoup de plaisir à consulter ce volume et vous invitons à nous retourner vos corrections et surtout vos nouvelles observations pour les futurs compléments à la monographie.