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Lettre d’information 61 : été 2013
Lettre d’information 60 – Printemps 2013
A la recherche de la mousse lumineuse !
Connaissez-vous cette minuscule plantule dont les premiers stades de développement (les protonéma) sont luminescents ? On lui a donné le nom imprononçable de Schistostega pennata.
Prise tout d’abord pour une algue (au 18ème siècle), elle sera identifiée comme mousse au début du 19ème siècle. C’est une espèce cavernicole, qui se développe sur l’humus, seulement là où la lumière ne peut pénétrer…par exemple sous des chaos de granit, dans des terriers de lapins ou de blaireaux, dans les anfractuosités de murets, dans les grottes, au bord des chemins creux là où la terre s’est érodée, formant des cachettes sombres de plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Elle est tout à fait calcifuge et donc présente sur tous les massifs anciens : Massif central, Massif armoricain, Morvan, Vosges, Ardennes, une partie des Pyrénées et des Alpes. Elle ne se détecte que grâce à la luminescence des cellules de son protonéma : il est constitué de cellules sphériques « collées » les unes aux autres, et qui contiennent des chloroplastes réfléchissant la lumière incidente. La mousse elle-même se développe à partir du protonéma, constituant un ensemble lâche de tiges stériles et fertiles, l’ensemble ne dépassant pas 1 centimètre de haut. L’aspect des tiges est aussi très particulier : les feuilles sont confluentes et disposées dans un même plan, de part et d’autre de la tige.Voir de très belles photos sur le forum du naturaliste : http://www.lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?f=92&t=11806
Très discrète, elle est certainement présente un peu partout en Limousin et sur les autres Massifs granitiques (données anciennes dans les Monts d’Ambazac, en Creuse, sur le Plateau de Millevaches, et plus récentes dans les gorges de la Vézère). Pour la rechercher, munissez-vous d’une lampe de poche et inspectez les recoins des murs, des éboulis, des moindres terriers… Très rarement observée, sa recherche systématique permettra de préciser sa répartition et son statut en France. Et si vous ne trouvez pas cette plantule magique, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir une Coronelle lisse (n’ayez crainte, elle ne se nourrit que de Lézards des murailles !), ou encore une petite chauves-souris blotti dans un interstice… Si vous pensez avoir trouvé l’objet de cet article, faites une photo, ou un petit prélèvement et notez précisément la localisation, la nature du site…. Il n’y a pas d’erreur possible sur l’identification, une fois qu’on a repéré la luminescence !
Merci de me faire part de vos découvertes ! Isabelle CHARISSOU – Biard – 19130 VOUTEZAC : serge-et-isabelle.mazaud@wanadoo.fr